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Cultiver la patate douce en France
Le marché de la patate douce en France
La culture de la patate douce en France connaît depuis quelques années un engouement remarquable. Ce tubercule tropical, longtemps importé, commence à séduire de plus en plus d’agriculteurs français, portés par une demande en forte hausse et un marché encore loin d’être saturé.
Mais la question reste entière : la plantation de patates douces en France est-elle vraiment rentable ?
Une production encore modeste, concentrée dans quelques régions
Selon le ministère de l’Agriculture et plusieurs études professionnelles (CTIFL, FranceAgriMer), la production française de patates douces reste modeste.
On estime actuellement environ 200 hectares cultivés pour une production annuelle d’environ 3 000 tonnes. Les zones les plus dynamiques sont situées :
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en Bretagne, notamment autour du Finistère et du Morbihan ;
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dans le Sud-Ouest (Lot-et-Garonne, Landes) ;
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et dans les Départements d’Outre-mer, où le climat est plus favorable à cette culture tropicale.
Source : CTIFL Patate douce, de la production en Bretagne à la conservation
Un marché national évalué à 79 millions d’euros
Le marché de la patate douce en France représente aujourd’hui près de 79 millions d’euros de ventes au détail, selon les dernières estimations relayées par FreshPlaza et Réussir Fruits & Légumes.
Ce chiffre témoigne de la popularité croissante du produit auprès des consommateurs français, séduits par son image de légume "santé" et sa grande polyvalence culinaire.
Source : FreshPlaza, Marché mondial de la patate douce
Une forte concurrence des importations
Malgré une demande intérieure en hausse, la France reste largement dépendante des importations.
Les principaux fournisseurs sont l’Espagne, l’Égypte et les États-Unis (Caroline du Nord).
Ces pays bénéficient de coûts de production plus faibles et d’un climat plus stable, ce qui leur permet d’inonder le marché européen à des prix compétitifs.
Cette concurrence étrangère exerce une forte pression sur les prix producteurs français. Cependant, la patate douce française est encore en sous-production et reste un produit attractif pour les consommateurs français.
Source : Réussir.fr, Pourquoi la France est un marché attractif pour la Caroline du Nord
Prix et rentabilité : une belle opportunité
Les données du Réseau des Nouvelles des Marchés (RNM – FranceAgriMer) montrent que le prix producteur moyen varie fortement selon la saison, l’origine et le circuit de vente :
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1,50 à 2,50 €/kg en conventionnel,
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jusqu’à 4,50 €/kg en agriculture biologique.
Pour une plantation de patates douces en France avec un rendement de 15 tonnes par hectare, le chiffre d’affaires brut peut atteindre 28 000 à 30 000 € / ha.
Mais les coûts de production (main-d’œuvre, irrigation, plants, énergie, conditionnement) se situent souvent entre 12 000 et 20 000 € / ha, ce qui laisse une marge nette de 8 000 à 16 000 € / ha sur la culture s'opère dans de bonnes conditions.
Conclusion : une opportunité à saisir pour le marché intérieur
La plantation de patates douces en France séduit de plus en plus d’agriculteurs à la recherche de diversification.
Le marché est prometteur, la demande continue de croître, mais la filière reste en construction.
Entre concurrence étrangère, coûts élevés et rendements variables mais intéressants, les producteurs capables d’optimiser leurs coûts tirent aujourd'hui leur épargne du jeu dans un marché en pleine croissance.